2024
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Moustapha Safouan, « Le Transfert et le désir de l'analyste », Hermann psychanalyse, ID : 10670/1.gkevpf
Que le transfert soit seulement l’ombre d’un amour passé qui se répète sur la personne du médecin et que le désir de ce dernier n’y soit pour rien ; qu’il renvoie au fantasme de l’analysant dont l’objet reste un x indéfini ; qu’il implique l’impasse parce qu’il est tout à la fois le moteur de l’analyse et celui de la résistance : telle fut la conviction de Freud, qui laissait le transfert impensable. Après Freud, dans une série d’études dont il est rendu compte ici exhaustivement, on a ainsi oscillé autour des thèmes pré-analytiques de l’identification de l’analysant à l’analyste (comprise soit comme idéal du moi, soit de surmoi, soit de moi sain). Repenser le transfert implique de l’analyser à travers les jeux autonomes du signifiant : il se porte sur une personne pour autant qu’elle masque l’objet perdu du fantasme, et ne peut se dénouer que parce que l’analyste est lui-même habité par un désir bien en place, c’est-à-dire débarrassé de tout vouloir-savoir. Telle est la structure du transfert ressaisie pas à pas par Jacques Lacan, la seule qui permette d’articuler transfert, résistance, liquidation. En somme, de rendre intelligible la psychanalyse.