Joséphine Bacon's bilingual poetry La langue en marche : les recueils bilingues de Joséphine Bacon En Fr

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Joséphine Bacon est une poétesse innu née à Pessamit en 1947. Après avoir connu un mode de vie semi nomade dans le Nutshimit , elle fut envoyée à l’âge de cinq ans dans le pensionnat indien catholique de Sept-Îles où elle resta quatorze ans, sans jamais revenir parmi les siens. Isolée de sa culture et, dans une moindre mesure , de sa langue d’origine, Bacon renoua avec l’innu-aimun et les traditions innu en devenant plus tard interprète pour des anthropologues québécois travaillant avec les Innuat. Toutefois, il fallut attendre 2008 pour que la poète Laure Morali parvienne à la convaincre de coucher ses mots sur le papier. Il en résulte une première publication dans Aimititau ! Parlons-nous ! (2008), ouvrage dans lequel des poètes québécois autochtones et non autochtones sont jumelés. Bacon se prêtera de nouveau à cet exercice dans Nous sommes tous des sauvages (2011), écrit en collaboration avec le poète québécois José Acquelin. Elle a également composé trois recueils de poèmes : Bâtons à message/Tshissinuatshitakana (2009), Un thé dans la toundra/Nipishapui nete mushuat (2013) et Uiesh/Quelque part (2018) . Ces trois derniers recueils ont la particularité d’être publiés dans une version bilingue. Sur la page de gauche, figure le texte en français ; sur celle de droite, celui en innu-aimun. Cet article s’intéresse à la manière dont le plurilinguisme permet à Joséphine Bacon de réactiver un mode de pensée qui fut précisément la cible des politiques assimilationnistes pratiquées au Canada pendant près de deux siècles. Dans un premier temps, il s’agira d’identifier les difficultés que rencontrent les auteurs autochtones vivant au Québec lorsqu’ils veulent faire entendre leurs voix. Cette étude mettra ensuite en exergue la relation qui se crée entre la langue française et l’innu-aimun dans les trois recueils bilingues de Bacon. Cela permettra de démontrer que la reconquête de l’espace textuel conditionne la réappropriation d’un territoire à la fois physique et mythique dans lequel l’identité innu se fonde. Pour conclure, l’accent sera mis sur l’importance de l’œuvre de Joséphine Bacon en termes de transmission intergénérationnelle et interculturelle.

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