Éphémère 68 : À propos de Reprise, de Hervé Le Roux

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2005

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Yvette Delsaut, « Éphémère 68 : À propos de Reprise, de Hervé Le Roux », Actes de la recherche en sciences sociales, ID : 10670/1.gl9prd


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En mars 1997, un film documentaire de Hervé Le Roux était projeté dans une salle particulière du Quartier latin, le cinéma Saint-André-des-Arts. Intitulé Reprise, il s’appuyait sur un bref reportage réalisé en 1968 par des élèves de l’IDHEC sur La reprise du travail aux usines Wonder. L’objectif de Hervé Le Roux était de retrouver les personnages du reportage de 1968 et de les faire parler, rétrospectivement, de la façon dont ils avaient vécu cet événement à l’époque. Avec, comme fil conducteur, la recherche plus précise d’une femme inscrite sur la pellicule de 1968 et qui, finalement, ne sera pas retrouvée. En analysant les images proposées par Hervé Le Roux, la construction de son film, les propos des personnes interrogées par lui, les nombreux commentaires qu’il a lui-même livrés sur son film, on se rend compte peu à peu que Reprise n’est pas un documentaire mais un film d’auteur. On prend conscience aussi que Hervé Le Roux n’a pas réellement « rencontré la classe ouvrière » mais sa propre vision de celle-ci. Et que le public du cinéma Saint-André-des-Arts adhère à la fois à cette vision et au code cinématographique que le cinéaste a mis en œuvre dans son film.

In March of 1997, a documentary film by Hervé Le Roux was shown in a particular Latin Quarter cinema, the Saint-André-des-Arts. It was entitled Reprise and drew on a brief reportage filmed by some IDHEC (institute for advanced film studies) students in 1968 covering The return to work in the Wonder factories. Le Roux’s objective was to find the people in the 1968 reportage and to have them talk, retrospectively, about how they felt when all of that was taking place, with as guiding thread, the more particular search for a woman who figured in the original film but who, in the end, will not be found. In analyzing the images proposed by Le Roux, the construction of his film, the remarks of those he interviews and the numerous commentaries he himself makes on his film, we come little by little to realize that Reprise is not a documentary at all but an art film. We also become aware of the fact that Hervé Le Roux did not really “meet the working class” but rather his own view of the working class, and further, that the audience of the Saint-André-des-Arts cinema subscribe both to that view and to the cinematographic code that the director brought to bear in his film.

Zusammenfassung Im März 1997 wurde in dem Kino „Saint-André-des-Arts“, einem unabhängigen Kino im pariser Quartier Latin, ein Dokumentarfilm von Hervé Le Roux vorgeführt. Unter dem Titel „Reprise“ stützte sich der Film auf eine kurze Dokumentation einiger Studenten der Filmhochschule IDHEC aus dem Jahr 1968 über Die Wiederaufnahme der Arbeit in den Wonder-Fabriken. Das Ziel von Hervé Le Roux bestand darin, die Personen der Reportage von 1968 wiederzufinden und sie in der Rückschau darüber zum Sprechen zu bringen, wie sie die Ereignisse damals erlebt hatten. Als Leitfaden diente insbesondere die Suche nach einer Frau, die in dem Film von 1968 vorkam, und die schliesslich unauffindbar blieb. Wenn man die von Hervé Le Roux vorgestellten Bilder, den Filmaufbau, die Aussagen der interviewten Personen und die Kommentare von le Roux über seinen Film analysiert, wird klar, dass „Reprise“ kein Dokumentarfilm sondern ein Autorenfilm ist. Man stellt fest, dass Hervé Le Roux keineswegs „der Arbeiterklasse begegnet ist“, sondern seiner eigenen Vorstellung derselben. Es wird auch deutlich, dass das Publikum des Kinos Saint-André-des-Arts sowohl dieser Interpretation anhängt, wie auch dem filmischen Code, den der Regisseur in seinem Film zur Anwendung bringt.

Resumen En marzo de 1997 se proyectó un documental de Hervé Le Roux en una sala del cine Saint-André-des-Arts, en el Barrio Latino de París. El documental, intitulado Reprise, estaba construido en torno de La reprise du travail aux usines Wonder, un breve reportaje filmado en 1968 por los alumnos de la escuela de cine IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques). El propósito de Hervé Le Roux era reunirse con los personajes del reportaje de 1968 y pedirles que hablasen, retrospectivamente, sobre la manera en que en aquel entonces habían vivido esa experiencia. Su hilo conductor era aún más preciso: ir en busca de una mujer que aparecía en la película de 1968, y que finalmente no se pudo localizar. Al analizar las imágenes que presenta Hervé Le Roux, la construcción de su película, el discurso de las personas que entrevista, así como los múltiples comentarios que él mismo hizo sobre su película, paulatinamente se percibe que Reprise no es un documental sino una película de autor. Además, se toma conciencia de que, en realidad, Hervé Le Roux no se encuentra «con la clase obrera» sino con su visión personal acerca de ella. También se advierte que el público del cine Saint-André-des-Arts coincide tanto con esa representación como con el código cinematográfico que el cineasta elaboró en su película.

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