Le peuplement byzantin des massifs basaltiques de la Syrie centrale : modalités d’occupation du sol et stratégies de mise en valeur

Résumé En Fr

During the Byzantine period (fourth-seventh century), central Syria was subjected to a strong expansion of sedentary settlements eastward, which coincided with significant development of these new territories. Among the varied landscapes that make up central Syria, we are dealing here with two geographic areas corresponding to three basaltic plateaus (Ǧabal al-‘Alā, Ǧabal al-Ḥaṣ and Ǧabal Šbayṭ). These, because of their different locations, have been affected at different times by the expansion of sedentary settlements. Byzantine populations have adopted various forms of settlements (cities, villages, hamlets, farms and monasteries) which should be defined before analyzing their variable distribution according to areas. The diversity of installations linked to the development of the area shows that the economy of the sites was based on food crops systems, with different economic orientations between Ǧabal al-‘Alā on the one hand, and the Ǧabal al-Ḥaṣ and Ǧabal Šbayṭ on the other. The distribution of dated inscriptions (163 for the three areas) provides further insight into the development of these areas and highlights settlement and growth phases at different periods depending on the location of the plateaus.

Au cours de l’époque byzantine (IVe-VIIe s.), la Syrie centrale a connu un fort mouvement d’expansion des sédentaires vers l’est, qui coïncide avec une importante mise en valeur de ces nouveaux territoires. Parmi les milieux très variés qui composent la Syrie centrale, il est question ici de deux secteurs géographiques correspondant à trois plateaux basaltiques (Ǧabal al-‘Alā, Ǧabal al-Ḥaṣ et Ǧabal Šbayṭ) qui, du fait de leurs situations différentes, ont dû être concernés à des moments différents par ce mouvement d’expansion. Les populations byzantines y ont adopté plusieurs formes d’implantation (villes, villages, hameaux, fermes et monastères) qu’il convient de définir avant d’en analyser la répartition, contrastée selon les massifs. La diversité des aménagements liés à la mise en valeur du territoire montre que l’économie des sites reposait sur une polyculture vivrière, avec cependant des orientations économiques distinctes entre le Ǧabal al-‘Alā d’une part, le Ǧabal al-Ḥaṣ et le Ǧabal Šbayṭ d’autre part. La répartition des inscriptions datées (163 pour les trois massifs) permet de mieux saisir le développement de ces massifs et de mettre en avant des phases de peuplement et de croissance décalées en fonction de la situation de ces plateaux.