Pourquoi pleurent les roses? (Notes sur le Peyotl et la société wirarika)

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2001

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Résumé Fr

Première partie : le pays des rois mages Nous arrivons à travers les montagnes de Coamiata, village natal de Vicente, à environ une heure de marche de San Andres dont le nom complet est d'ailleurs San Andres Coamiata. Vicente me montre les peyoteros, les pèlerins du peyotl, ils sont là, entre les arbres et ils attendent (depuis six jours me dira-ton ensuite, ils ont entre temps envoyé des émissaires pour révéler ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont appris). Nous allons attendre avec eux mais dans un autre endroit: à l'intérieur de la "maison" de la soeur de Vicente-on dit le rancho en espagnol et en wirarica kiepa "donde hay pocas casas" d'après Vicente. Sa soeur est là et je vois les premiers signes, les premières empreintes, les premiers dessins du voyage: les petites roses jaunes, les peyotl-hikuri-représentées sur les joues de ceux qui vont recevoir la bonne nouvelle et de ceux qui vont l'apporter. "J'aurais pu me peindre en jaune si j'avais été là" me dit Vicente. Bientôt les cornes vont sonner et alors les peyoteros sortiront et ils seront là. Descendus des montagnes avec leurs musique de bohémiens, je les verrai arriver tels les hommes aigles de mes rêves. Clowns et sorciers , gypsies, bohémiens, voyageurs qui reviennent de l'origine du temps et ont avec eux les signes, les marchandises qu'ils ont rapporté de ce merveilleux voyage. Au centre le mara'akame avec des plumes qui lui font un visage semblable à celui que me confectionna Flo il y a une dizaine d'années lors que de l'autre côté de l'océan, nous jouions la très véridique histoire du way kot, sorcier maya. L'homme aigle d'aujourd'hui porte à la main un gros magnétophone et se met à chanter un très vieux chant indien: c'est Chilam Balam qui en costume trois pièces , en flus, se promène dans la forêt des étoiles, les étoiles que suivent les rois mages partis à la rencontre de leur origine: un bébé à l'aube des peuples. Pour Vicente aussi c'est un moment essentiel-il nous dira le soir qu'il n'avait pas pris de peyotl depuis deux ans. Le paysage se met en place et rien ne manque: les bohémiens revenus de leur incroyable voyage les hommes-aigles trempant leur couteau de plume-murieli-c'est le nom que me donnera Vicente-dans le sang du boeuf qui respire encore et avec ce sang tracent l'écriture obscure. Ce stylet que l'on plante dans son chapeau est composé-je l'ai vu fabriquer en attendant les peyoteros-d'une baguette de bois taillé que l'on enroule de fil de tapisserie et sur

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