2022
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John Michael Chase, « Des quatre questions aristotéliciennes au tawḥīd: Notes sur les origines de la théologie négative en Islam », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10.12871/97888333974743
Des quatre questions aristotéliciennes au tawḥīd: Notes sur les origines de la théologie négative en Islam 1. La théologie négative dans l'Antiquité Tardive gréco-latine La théologie négative, ou, comme Pierre Hadot 1 préfère la désigner, l'apophatisme ou la méthode aphairétique, n'est pas rare dans l'Antiquité Tardive. P. Hadot définit cette méthode comme «une démarche de l'esprit visant une transcendance à travers des propositions négatives» 2. En effet, divers courants religieux-philosophiques, dont la plupart prend leur point de départ dans la pensée de Platon/et ou des Pythagoriciens, étaient parvenus à la conclusion selon laquelle le Premier Principe-Dieu, le Bien, ou l'Un, selon les différentes écoles-excède les capacités cognitives de l'homme, mais que la voie vers une certaine connaissance à propos de Lui peut au moins être préparée par l'utilisilation d'un certain nombre de méthodes bien définies. Que ce soit chez les Gnostiques, les Hermétistes, les premiers Pères chrétiens de l'Église, ou les philosophes païens de tendance platonicienne, on avait distingué quatre chemins possibles pour atteindre une certaine connaissance du Principe3. Tout d'abord, il y a la voie positive, ou l'on part à la recherche de propriétés susceptibles de pouvoir caractériser Dieu et d'en être prédiquées; ensuite, la voie de l'analogie, où, pour permettre à l'esprit de concevoir Dieu, l'on cherche des choses connues qui lui ressemblent 4. Enfin, la voie de l'éminence ou de la transcendence, quant à elle, consiste à dire, à la suite du Banquet de Platon, que Dieu est plus noble que tout ce qu'on peut concevoir par ailleurs 5 .