2021
Cairn
Pierre Tilly, « Une expérience mitigée de coopération transfrontalière pour le syndicalisme allemand : le groupe de Doorn », Relations internationales, ID : 10670/1.gqz9vs
Le groupe de Doorn constitue une initiative interrégionale impliquant une coordination de la négociation collective pour éviter une compétition salariale et permettre aux organisations syndicales membres de ce groupe de développer des stratégies pour augmenter les salaires. Ce processus a démarré officiellement dans la ville hollandaise de Doorn, les 4 et 5 septembre 1998, à l’initiative des organisations syndicales belges, allemandes, néerlandaises et luxembourgeoises. Les principales fédérations syndicales sectorielles de ces pays se joignirent à cette initiative pour débattre des évolutions en matière de négociations collectives salariales et mesurer les impacts de l’UEM. La prise d’initiative à l’origine du processus par les syndicats belges s’explique par la nécessité d’une mise en comparaison avec les pays voisins (France, Allemagne et Pays-Bas) imposée en raison d’une loi belge de 1996 sur la compétitivité. Elle introduit un principe de coordination (la marge) qui encadre la négociation collective des salaires. Le groupe de Doorn a joué un rôle de stimulant sur cette question de la coordination des négociations collectives en Europe au sein de la CES mais a produit des résultats très mitigés.