13 septembre 2010
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Guillaume Comparato, « L'homme, les fluides et la vie. Physique, médecine et universalisme au coeur des années Mesmer », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.grh9t8
Dans la période des années de l'affaire Franz Anton Mesmer (1778-1785), la France baigne dans une mouvance scientifique à l'intérieur de laquelle l'universalisme jouait un rôle prépondérant. La science moderne des ces années quatre-vingt est portée tout d'abord par une physique électrique qui s'exprime par des pratiques d'expérimentation inspirées par les idées que Newton avait insufflé aux sciences depuis ces Principia. La physique électrique se compose et se met en scène grâce à des expériences maintes et maintes fois répétées dans l'optique de dégager des lois universelles. Le fluide électrique est un de ces sujets d'expérience qui passionnent ces savants du XVIIIe toujours friands d'érudition et de nouveauté. La première partie de ce propos concerne la notion d'électricité. C'est-à-dire la façon dont les scientifiques appréhendaient cette notion, d'abord avec les dictionnaires et encyclopédies, très en vogues à cette époque. Cette science électrique se définit dans les grands ouvrages de vulgarisation, et évolue également grâce à la pratique des concours académiques qui ont fait naître des grands noms tels que l'abbé Bertholon. Les sources abordées pour ce travail sont essentiellement axées sur les deux grandes encyclopédies modernes et sur le dictionnaire de Brisson, un des derniers disciples de l'abbé Nollet, puis sur les "Nouvelles littéraires" présentes à chaque fin de parution du périodique attaché directement à l'académie des sciences : Le Journal des Savants. La seconde partie concerne les théories présentées dans notre période et qui traitent des liens et des connexions entre le vivant et les fluides présents dans l'air. Cet élément invisible étudié par les savants de l'époque est perçu comme étant créateur de phénomènes vitaux et comme lien entre l'humain et la nature environnante. Le but et de se rattacher à un tout grâce aux fluides subtils et volages. Mais l'Homme ne peut être passif face à cette nouvelle énergie : il l'utilise pour améliorer l'état de santé de ses semblables et ainsi se créé une nouvelle forme de médecine prenant en compte un invisible non divin. Ici, les sources consultées sont des articles du Journal des savants, du Journal de médecine et un mémoire réalisé par Pierre Bertholon de Saint-Lazard dans lequel il expose ses théories sur l'électricité médicale. Enfin, la troisième partie concerne une théorie qui fut mise au ban de la science. Il s'agit du magnétisme animal de Mesmer qui défraya la chronique dans les années 1780. Une médecine se réclamant universelle et qui passionna les humbles comme les savants grâce à sa nouveauté et au mystère qu'elle dégageait. Mesmer est également populaire à Grenoble où il fût invité un soir d'octobre 1785. Le Dauphiné, à travers son journal local et d'autres sources est un lieu actif où Mesmer trouve un certain engouement.