2011
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Maryse Charbonnier et al., « De l’embryon à la racine des Angiospermes : approche ontophylogénétique », Le Journal de Botanique (documents), ID : 10670/1.grif48
L’étude du développement embryonnaire des Angiospermes montre l’existence de deux modalités principales de segmentation : l’une, irrégulière, conduit à la constitution d’embryons volumineux («pachyembryons»), l’autre, régulière, conduit à la réalisation d’embryons de taille réduite («leptembryons») chez lesquels il est possible d’établir un lignage cellulaire et ainsi de repérer individuellement chaque cellule embryonnaire. Le mode leptembryé dérive vraisemblablement de formes pachyembryées primitives. Le suivi de la proembryogenèse chez les espèces leptembryées permet de montrer l’existence de trois modalités principales de mise en place du pôle radiculaire primordial chez les Eudicots (Arabidopsis, Petunia, Sagina), toutes aboutissant à une disposition unique des cinq types cellulaires constitutifs du futur méristème racinaire. Ces cinq types cellulaires se retrouvent chez les espèces leptembryées de Monocots chez lesquelles ils présentent également une disposition unique mais différente de celle décrite chez les Eudicots. Deux «plans d’organisation» du pôle radiculaire primordial sont ainsi mis en évidence : l’un propre aux Eudicots correspond au futur modèle racinaire «climacorhize», l’autre, caractéristique des Monocots, correspond au futur modèle racinaire «liorhize» . Les variations de la segmentation proembryonnaire observées à l’intérieur de ces deux groupes restent subordonnées à l’existence de ces «plans d’organisation» qui imposent leurs contraintes ontophylogénétiques. L’hypothèse explicative proposée concernant ces variations secondaires privilégie le jeu de variations aléatoires dont certaines ont été sélectionnées et fixées au moment de la diversification des taxons sans qu’on puisse établir de relation entre ces «choix» évolutifs et la phylogenèse.