Emancipation in the name of medical pluralism : perinatal health practices of women of Chinese origin in Paris S’émanciper au nom d’un pluralisme médical : à propos de pratiques de santé périnatale chez des femmes d’origine chinoise à Paris En Fr

Résumé En Fr

This article analyzes two perinatal health practices – feeding practices and post-partum rest – of mothers of Chinese origin in Paris, who navigate between different registers of care and medical and paramedical standards. Through a qualitative study carried out between 2016 and 2018 among some thirty women of Chinese origin, and in some cases also among their family circle (spouses and parents), the article highlights the logic underlying their perinatal health practices which are based on Chinese medicine in a migratory context. The empirical material shows that the use of medical pluralism in the French context, during the perinatal period, can be understood by these women as a way of emancipation, at least in a punctual and limited manner, on the one hand from the domination of Western clinical norms and institutional violence ; and on the other hand, from power relations within the home and the extended family.

Cet article analyse deux pratiques de santé périnatale – le régime alimentaire et le repos post-partum – de mères d’origine chinoise à Paris, qui naviguent entre différents registres de soins et de normes médicales et paramédicales. À travers une enquête qualitative menée entre 2016 et 2018 auprès d’une trentaine de femmes d’origine chinoise, et dans certains cas également auprès de leur entourage familial (conjoints et parents), l’article met en relief les logiques sous-tendant leurs pratiques de santé périnatale qui relèvent de la médecine chinoise en contexte migratoire. Les matériaux empiriques montrent que les recours à un pluralisme médical dans le contexte français, pendant la période périnatale, peuvent être appréhendés par ces femmes comme une façon de s’émanciper, au moins de manière ponctuelle et limitée, de la domination des normes cliniques occidentales et des violences institutionnelles d’une part, et des rapports de force à l’intérieur du foyer et de la famille élargie d’autre part.