2023
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Marine Berthiot, « Reappropriating the colonisers' language to contest racist and sexist stereotyping processes in kiwi asian poetry written by women », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.gs3por
Les Néo-Zélandais d’origine asiatique composent la deuxième minorité ethnique du pays. Même si les premiers pionniers chinois se sont installés dans la région d’Otago en 1866, les Kiwis d’origine asiatique sont souvent perçus comme des migrants temporaires. Imaginée comme cet Autre exclu du Traité de Waitangi, cette population a subi de nombreuses discriminations au fil du temps. La Première Ministre Helen Clarke a présenté ses excuses officielles à cette minorité en 2002, reconnaissant le racisme institutionnel que les Néo-Zélandais d’origine asiatique avaient subi pendant la période coloniale. Suite à cette prise de conscience, des lieux de mémoire ont été ouverts au public sur l’Île du Sud pour commémorer le rôle joué par cette communauté dans la construction de la nation néo-zélandaise.Cet article compare six poèmes écrits par trois poétesses : Nina Mingya Powles, Lily Ng et Vanessa Mei Crofskey, afin d’analyser la manière dont ces poèmes peuvent être lus comme des sites archéologiques témoignant du trauma culturel de la communauté asiatique d’Aotearoa Nouvelle-Zélande. Après avoir étudié l’impact des traumas insidieux, j’applique une méthodologie transpacifique pour analyser l’histoire des femmes comme une réécriture des frontières littéraires de la Nouvelle-Zélande. Je tente ensuite de comprendre la façon dont la narration des traumas peut être interprétée comme une forme de traduction qui génère un espace poétique permettant aux poétesses de se sentir chez elles, dans un lieu multiculturel et plurilingue.