Somatiser puis se représenter : la fonction de la somatisation dans le traitement psychique des vécus traumatiques chez des adolescents mineurs isolés étrangers

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2020

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Antonin Guinche et al., « Somatiser puis se représenter : la fonction de la somatisation dans le traitement psychique des vécus traumatiques chez des adolescents mineurs isolés étrangers », La psychiatrie de l'enfant, ID : 10670/1.gse644


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Nombre de mineurs isolés étrangers pris en charge sur le territoire français présentent des tableaux multiples et complexes de troubles psychosomatiques. Quels sont alors les rôles de ces troubles ? Cet article propose comme hypothèse que la somatisation accompagne le processus de traitement psychique de traumatismes cumulatifs vécus par des mineurs isolés étrangers. Il l’aborde dans un continuum en proposant la somatisation conséquente d’un clivage post-traumatique comme moyen de liquidation des excitations, comme support d’une douleur désaffectivée prenant lieu et place d’un souvenir insupportable, mais aussi comme béquille au processus de subjectivation. Il s’ancre dans l’abord théorico-clinique de trois situations d’adolescents rencontrés sur le camp de Calais et en foyer de l’Aide sociale à l’enfance. Il élabore également des réflexions sur la prise en charge des mineurs isolés étrangers, rappelant la nécessité de considérer le rôle de la narrativité, mais aussi la dimension de la sexualité dans une clinique où se mêlent traumatisme, deuils, culture et adolescence. Il vise ainsi à enrichir la réflexion sur cette clinique très actuelle.

Many unaccompanied foreign minors treated in France present multiple and complex psychosomatic disorders. What are the roles of these disorders? This article puts forward the hypothesis that somatization supports the process of psychic treatment of the cumulative trauma experienced by these unaccompanied foreign minors. It approaches it via a continuum, proposing that somatization following post-traumatic splitting acts as a means of eliminating excitations, as a support for a disaffectivized pain taking place in an unbearable memory, but also as a crutch for the process of subjectivation. The article adopts a theoretical-clinical approach to the situations of three adolescents whom we met in the Calais camp and in a children’s home. It reflects on the care of unaccompanied foreign minors, highlighting the need to consider the role of narrativity, but also the dimension of sexuality in a clinical context in which trauma, grief, culture, and adolescence intermingle. The article also aims to enrich the reflection on this highly relevant clinical context.

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