2012
Cairn
François Scheer, « De la puissance en général et de la puissance militaire en particulier », Inflexions, ID : 10670/1.gssrye
Lorsque le président de la République, chef des armées, observe que « la défense est le fer de lance de notre diplomatie, de notre sécurité, de notre rang », il exprime au regard de l’histoire séculaire de notre pays une vérité d’évidence : les armes n’ont pas ou peu compté dans la conquête par la France, siècle après siècle, de son statut de grande puissance, statut qu’elle a préservé jusqu’au xxe siècle en restant une puissance militaire. Cette vérité d’évidence vaut-elle encore pour la France du xxie siècle ? Avec des forces armées qui depuis cinquante ans ont subi quelques sévères cures d’amaigrissement, la France peut-elle encore tenir le rang que lui confère son statut de membre permanent du Conseil de sécurité ? A-t-elle toujours la capacité militaire d’une diplomatie tous azimuts ? À ces questions, on peut aujourd’hui répondre affirmativement, mais jusqu’à quand ?