31 décembre 2023
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Thibaud Nicolas, « Les mots polis (πόλις) et politès (πολίτης), des mots intraduisibles depuis les scribes babyloniens jusqu’aux savants européens ? », Anabases, ID : 10670/1.gt2zlm
Cet article se penche sur le terme πολίτης en grec et le terme πόλις dont il procède, en tant que potentiels « intraduisibles », des mots qu’il est très difficile de traduire, au prix d’hésitations quant à la stratégie traductologique à adopter et parfois d’approximations sémantiques. Nous prenons comme point de départ le mot puliṭê, un emprunt lexical qu’on rencontre dans des textes astronomiques babyloniens de l’époque hellénistique. En effet, il est saisissant que, bien qu’ils fussent séparés par plus de 2000 ans, les savants occidentaux et les scribes babyloniens aient en commun leur difficulté à traduire le mot πόλις et les termes dérivés, préférant généralement le recours à l’emprunt et la création de néologismes. On peut ainsi se demander si ce refus de la traduction par équivalent sémantique dans la langue réceptrice relève d’un choix philologique ou d’une difficulté linguistique à traduire véritablement les mots de πόλις et πολίτης pour des raisons anthropologiques.