Les daget : une technique traditionnelle de conservation des sols et de l’eau au Tigré (Nord de l’Éthiopie) et son intégration avec la technologie introduite

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2001

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Jan Nyssen et al., « Les daget : une technique traditionnelle de conservation des sols et de l’eau au Tigré (Nord de l’Éthiopie) et son intégration avec la technologie introduite », Espaces tropicaux (documents), ID : 10670/1.gt6ujg


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Résumé En Fr

The Daget traditional technique of water and soil conservation in Tigray (Northern Ethiopia), local knowledge and its adaptation to newly introduced technology. Traditionally, the farmers of the Highlands of Tigray (Northern Ethiopia) left strips of about two metres wide along the lower boundary of their plots unploughed. This grass strip curbed the speed of runoff water, provoked infiltration and trapped sediment. Soil moving downhill by tillage erosion also accumulated there. Year after year, these lynchets, locally called daget, became higher, reaching heights ranging between 0.3 m and 3 m. Grass and shrubs grow on the riser and on a more or less large strip of the shoulder. This paper characterises the daget technique and analyses evolution and reasons for partial destruction of these struc-tures. The stereoscopic analysis of aerial photographs shows that in the study area near Hagere Selam (13 39 N, 39 10 E, 2650 m.a.s.l.), 20.7 % of the main daget (height of more than one metre) have disappeared between 1974 and 1994. They remain however an important feature in the landscape (45.4 m per ha of cultivated land). The farmers leveled a larger proportion of the smaller daget with the aim of increasing plot surface and of spreading its fertile soil over the field. Famines and impoverishment urged them to increase their short-term production in this way. Since the end of the 1980s, the farmers have built stone bunds on large parts of the cultivated land : on average 1 12.2 m per ha between 1989 and 1994. This stone bund building induced the development of progressive terraces. In recent years, there has been attempts to incorporate the local knowledge of the daget to the introduced stone bund technology.

Traditionnellement, les paysans des Hauts Plateaux du Tigré (Nord de l’Éthiopie) établissaient des bandes non cultivées d’environ 2 m de largeur le long de la bordure inférieure de leurs champs. Une telle bande d’herbes réduisait la vitesse de l’eau de ruissellement, provoquait son infiltration et piégeait les sédiments. Le sol déplacé par les labours (érosion mécanique sèche) s’y accumulait également. Année après année, ces rideaux, localement appelés daget, devenaient plus élevés, atteignant des hauteurs comprises entre 0,3 m et 3 m. Des herbes et des arbustes occupent le talus et une bande plus ou moins large sur la crête. Cet article décrit la technique des daget et analyse l’évolution et les raisons de la destruction partielle de ces structures. L’analyse stéréoscopique de photos aériennes montre que pour la région d’étude près de Hagere Selam (13° 39’ N, 39° 10’ E, altitude de 2 650 m), 20,7 % des principaux daget (hauteur de plus d’un mètre) ont disparu entre 1974 et 1994. Ils restent néanmoins un élément important dans le paysage (45,4 m/ha de champs cultivés). Parmi les rideaux moins importants, une plus grande proportion a été nivelée dans le but d’augmenter la superficie des parcelles et de répandre leur sol fertile sur tout le champ. Famines et appauvrissement ont poussé les paysans à augmenter la production immédiate de cette manière. Depuis la fin des années 1980, les paysans ont construit des murets en pierres sèches sur la majeure partie des terres cultivées : en moyenne 112,2 m/ha entre 1989 et 1994. La construction de ces murets a mené au développement de terrasses de culture. Particulièrement ces dernières années, on cherche à intégrer les connaissances traditionnelles des daget lors de la construction des murets en pierres sèches.

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