Good Living between political theory and public policy : analysis based on the case of the Citizen Revolution in Ecuador Le Bien Vivre entre théorie politique et politique publique : analyse à partir du cas de la Révolution Citoyenne en Equateur En Fr

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28 novembre 2022

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Matthieu Le Quang, « Le Bien Vivre entre théorie politique et politique publique : analyse à partir du cas de la Révolution Citoyenne en Equateur », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.gu4yax


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Résumé En Fr

At the end of the 20th century and the beginning of the new millennium, Latin America experienced a series of changes in political orientation with the arrival of post-neoliberal governments. Ecuador is one of these countries with the election of Rafael Correa whose mandate lasted from 2007 to 2017. With the approval of the new Constitution in 2008, a new concept arose in political and academic debates: the Good Living. As an empty signifier, it has been the subject of several interpretations whose theoretical debates are not isolated from the conflicts and controversies that can be found within the Ecuadorian lefts during the post-constitutional transition and have political repercussions on the political direction of the post-neoliberalism of the Citizen Revolution. The objective of this work is to show the internal and external obstacles and limits for the implementation of a post-neoliberal transition towards a society of Good Living in a peripheral capitalism. For this, we position the debates on Good Living within the prolific Latin American political ecology made up of meetings and debates between intellectuals and social actors, thus integrating themselves into the long tradition of Latin American critical thought. One of hypotheses is that Good Living is a concept still under construction by its fairly broad definition: a life in harmony with itself, between other human beings and between themselves and nature. From this hypothesis, we have identified three currents: the "culturalist and indigenist" current, the "ecologist and post-developmentalist" and the "eco-Marxist and statist". Interpretations and debates around this concept can be explained by the fact that the diversity of authors and socio-political actors, who make up these three currents, come from different backgrounds and have different interests. The social and political trajectory of these authors influences their political thinking, hence the debates that can be encountered around themes such as whether or not to abandon the notion of development, the role of natural resources in the transition to a post -extractivism or in the resolution of socio-environmental conflicts. These theoretical debates will be put to the test in the case study of the Citizen Revolution in Ecuador. The richness of this political process emanates from a government in dispute due to its political heterogeneity. The power relations within the government but also the complexity of the relations between the government and the several socio-political actors are fundamental to understanding the difficulties of the post-neoliberal transition towards a society of Good Living, as are the geopolitical factors and the role of Ecuador in the international division of labour. The Ecuadorian experience confronts a tension, present in the Constitution, between economic development, extension of social rights and protection of nature, while considering respect for the cultural rights of indigenous peoples and nationalities, in a country whose economy depends on the exploitation and export of its raw materials. The construction of a horizon of meaning was necessary to dissociate development from the mere pursuit of economic growth and associate it with the defense of nature and the cultural and territorial rights of indigenous peoples. What meaning should be given to the post-neoliberal transition to resolve the tensions between environmental justice and social justice?

A la fin du XXème siècle et au début du nouveau millénaire, l'Amérique latine a connu une série de changements d'orientation politique avec l'arrivée de gouvernements post-néolibéraux. L'Equateur fait partie de ces pays avec l'élection de Rafael Correa dont le mandat a duré de 2007 à 2017. Avec l'approbation de la nouvelle Constitution en 2008, un nouveau concept a surgi dans les débats politiques et académiques : le Bien Vivre. En tant que signifiant vide, il a fait l'objet de diverses interprétations dont les débats théoriques ne sont pas isolés des conflits et des controverses que l'on peut trouver au sein des gauches équatoriennes durant la transition post-constitutionnelle et ont des répercussions politiques concrètes sur la direction politique du post-néolibéralisme de la Révolution Citoyenne. L'objectif de ce travail est de montrer quels sont les obstacles et les limites tant internes qu'externes pour la mise en œuvre d'une transition post-néolibérale vers une société du Bien Vivre dans un capitalisme périphérique. Pour cela, nous positionnons les débats du Bien Vivre au sein de la prolifique écologie politique latino-américaine faite de rencontres et de débats entre intellectuels et acteurs sociaux s'intégrant ainsi dans la longue tradition de la pensée critique latino-américaine. Une de nos hypothèses de travail est que le Bien Vivre est un concept encore en construction par sa définition assez large : une vie en harmonie avec soi-même, entre êtres humains et entre ceux-ci et la nature. A partir de cette hypothèse, nous avons identifié trois courants : le courant « culturaliste et indigéniste », l'« écologiste et post-développementaliste » et l'« éco-marxiste et étatiste ». Les interprétations et les débats autour de ce concept peuvent s'expliquer par le fait que la diversité des auteurs et acteurs socio-politiques, qui composent ces trois courants, viennent d'horizons et ont des intérêts différents. La trajectoire sociale et politique de ces auteurs influe sur leur pensée politique d'où les débats que l'on peut rencontrer autour des thèmes comme l'abandon ou non de la notion de développement, le rôle des ressources naturelles dans la transition vers un post-extractivisme ou encore dans la résolution des conflits socio-environnementaux. Ces débats théoriques seront mis à l'épreuve de l'étude du cas de la Révolution Citoyenne en Equateur. La richesse de ce processus politique vient du fait que l'on se trouve face à un gouvernement en dispute dû à son hétérogénéité politique. Les rapports de pouvoir au sein du gouvernement mais aussi la complexité des relations entre le gouvernement et les différents acteurs socio-politiques sont fondamentaux pour comprendre les difficultés de la transition post-néolibérale vers une société du Bien Vivre, tout comme les facteurs géopolitiques et la place de l'Equateur dans la division internationale du travail. L'expérience équatorienne se confronte à une tension, présente dans la Constitution, entre développement économique, extension des droits sociaux et protection de la nature, tout en considérant le respect des droits culturels des peuples et nationalités indigènes, dans un pays dont d'économie dépend de l'exploitation et de l'exportation de ses matières premières. La construction d'un horizon de sens était nécessaire pour dissocier le développement de la simple recherche de la croissance économique et l'associer avec la défense de la nature et des droits culturels et territoriales des peuples indigènes. Quel est le sens à donner à la transition post-néolibérale pour résoudre les tensions entre justice environnementale et justice sociale?

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