2008
Cairn
Françoise Parot, « La maladie mentale dans les thérapies comportementales : Approche historique et épistémologique », Les Cahiers du Centre Georges Canguilhem, ID : 10670/1.gu6qc8
Les thérapies comportementales sont la plupart du temps rapportées au seul behaviorisme de laboratoire américain. Or l’histoire retracée dans cet article montre que les deux blocs de la guerre froide ont développé parallèlement ces techniques ; que leur introduction aux États-Unis s’est réalisée au moment où d’autres techniques étaient utilisées, beaucoup plus invasives, comme la lobotomie, les camisoles chimiques ou les procédures de « lavage de cerveau » ; que le milieu professionnel était par ailleurs alors confronté à des remises en cause de l’efficacité de la psychanalyse ou des thérapies « par la parole ». Elles ont été introduites aux États-Unis par des psychologues venus d’autres pays : Eysenck, d’Allemagne (via l’Angleterre), et Wolpe, d’Afrique du Sud. Ils ont développé des conceptions de la maladie mentale qui ne permettent pas d’aborder les causes lointaines et structurantes des troubles traités, et cela y compris lorsqu’elles sont devenues des thérapies cognitivo-comportementales.