2008
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L’article étudie la façon dont les Grecs de Rome ont exprimé les jours du mois du calendrier romain. Notre source principale est constituée par les inscriptions chrétiennes et les graffiti pariétaux. L’édition des graffiti d’une maison privée, découverte à proximité de la Stazione Termini à Rome et contenant des dates du calendrier romain écrites en grec, est présentée ici. Les inscriptions chrétiennes et les graffiti offrent une image proche de celle des documents officiels de l’époque romaine classique et chrétienne. Si la date tombe le jour des Calendes, des Nones ou des Ides, elle est alors toujours exprimée au datif, ainsi que le nom du mois, sous forme adjectivale. Dans l’expression des jours intermédiaires, les Grecs romanisés ont également suivi les pratiques romaines ; ils ont donc compté de façon rétrospective, en tenant compte du jour de départ et du dernier jour, comme en latin. À Kalendis correspond régulièrement Καλανδαῖς, à pridie Kalendas correspond πρὸ α’ Καλανδῶν, et à (ante diem) III Kalendas correspond πρὸ γ’ Καλανδῶν, etc. Ces correspondances s’observent dans plusieurs documents officiels de l’époque impériale (à Gortyne, dans le Canon pascal d’Hippolyte, etc.). Le jour précédant les Calendes, les Nones ou les Ides, est donc exprimé par πρò α’ (ou occasionnellement par le seul πρό), ce qui correspond à l’usage grec officiel. On n’a donc pas écrit πρὸ β’, comme on aurait pu l’attendre en se fondant sur la pratique latine (en outre, on a écrit parfois II Kalendas à la place de pridie Kalendas, un usage qu’on rencontre assez souvent dans les inscriptions chrétiennes). L’usage grec s’explique par le fait que les Grecs ont rendu pridie par προτέρᾳ, qui apparaît par exemple à Delphes, en écrivant simplement, d’après leur logique, πρὸ α’. Puis, pour continuer, ils ont rendu III Kalendas par πρὸ γ’, etc.