9 décembre 2015
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Olivier Provini, « La circulation des réformes universitaires en Afrique de l’Est. Les politiques de l’enseignement supérieur au regard de la sociologie de l’action publique et de l’Etat », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.gxsgmf
Les réformes des systèmes d’enseignement supérieur semblent, au Nord comme au Sud, présenter des trajectoires similaires. Alors que la littérature appréhende généralement ces transformations sous l’angle de l’imposition des prescriptions des organisations internationales et des transferts performants de politiques publiques, a fortiori dans des Etats sous régime d’aide, cette thèse en propose une lecture originale. A partir d’une étude de cas de quatre universités publiques d’Afrique de l’Est (Makerere en Ouganda, Nairobi au Kenya, Dar es Salaam en Tanzanie et Burundi), les observations empiriques démontrent que, malgré l’existence d’une matrice commune de bonnes pratiques à adopter, les réformes dans les établissements disposent de configurations singulières, ne serait-ce que dans le processus de prise de décision ou dans la mise en œuvre de la politique dite de partage des coûts. Ce travail défend la thèse que ces résultats s’expliquent par l’indissociabilité des politiques publiques et de la trajectoire historique de la formation de l’Etat. Que ce soit la transnationalisation des politiques publiques, leurs configurations ou les mutations sociologiques dans les transferts, l’ensemble ne peut se lire qu’au regard d’une articulation entre la sociologie de l’action publique et la sociologie historique de l’Etat. Dans cette démarche comparative d’un secteur de politique publique entre quatre pays, ce sont surtout les caractéristiques sociologiques et historiques de la formation des Etats et des modes de légitimation qui permettent de comprendre les convergences et les divergences dans les processus de l’action publique. En analysant le politics, le policy et le polity, cette thèse propose d’étudier les configurations de l’action publique au travers de la matrice de l’Etat et, conjointement, permet de voir comment l’action publique est une grille de lecture heuristique pour appréhender l’Etat. Cette articulation s’effectue autour de deux variables : une étude de l’économie politique des régimes et des établissements (relations entre les bailleurs et les gouvernements ; histoire du budget des universités) et une analyse de l’action collective des étudiants et des enseignants (processus de mobilisation comme de démobilisation).