2024
Cairn
Corine Pelluchon, « L’éthique des vertus : une condition pour opérer la transition environnementale », La Pensée écologique, ID : 10670/1.h0o3qs
Alors que la plupart des citoyens reconnaissent que la dégradation de l’environnement est préoccupante et que l’accord sur le climat adopté en décembre 2015 est le signe que l’écologie s’impose comme l’un des enjeux politiques de ce siècle, la transition environnementale est loin d’être une réalité. Rares sont les personnes qui changent leurs habitudes de consommation et les États tardent à prendre les mesures requises dans le domaine de la production, des transports, de l’énergie, de l’agriculture, etc. Cet écart entre la théorie et la pratique peut toutefois être comblé dès lors que l’on s’intéresse aux motivations concrètes des agents, c’est-à-dire aux représentations, aux émotions et aux affects qui sont les véritables moteurs de l’Histoire. Tel est l’intérêt de l’éthique des vertus, qui identifie les dispositions morales permettant aux individus de modifier leurs styles de vie et de contribuer à la réorganisation de l’économie et de la politique.