2014
Cairn
Maria Hotes, « Du chien au philosophe : l’analogie du chien chez Diogène et Platon », Revue de philosophie ancienne, ID : 10670/1.h20wll
Dans cet article, l’auteur étudie l’usage de l’analogie du chien, invoquée par Diogène de Sinope et Platon afin d’illustrer deux conceptions bien distinctes de la figure du philosophe. Or, si cette analogie permet dans les deux cas de rendre compte de certains traits – moraux ou psychologiques – du philosophe, l’auteur cherche pourtant à montrer que l’écart entre les usages diogénien et platonicien de l’analogie est à la fois plus essentiel et philosophiquement plus significatif. Ainsi, contre les commentateurs qui soutiennent qu’il y aurait un lien étroit entre les usages cynique et platonicien de l’analogie, l’auteur montre que ces deux variantes du paradigme devraient être comprises indépendamment l’une de l’autre. L’article cherche alors à confronter les emplois respectifs de ce paradigme chez Diogène et Platon dans le but de mettre en évidence l’écart considérable qui les sépare et qui entraîne des conceptions tout aussi distinctes du philosophe : de fait, là où le gardien platonicien se porte garant de la pérennité de la cité juste et de ses institutions, le sage diogénien prône au contraire un mode de vie marginal qui rejette tout simplement les institutions sociales.