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2023
- handle: 10670/1.h2lhh2
- hal: hal-04302241
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Fabrice Riem et al., « Livre blanc : Alimentation agriculture », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.h2lhh2
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Résumé
La guerre en Ukraine menace des millions de personnes d’un risque de famine. Ce qui constitue la troisième crise alimentaire majeure en 15 ans a cependant commencé bien avant le conflit. La faim dans le monde, qui s’était stabilisée depuis 2014, et l’insécurité alimentaire augmentent à nouveau et les causes ne sont pas à rechercher du côté d’une pénurie de nourriture. Elles résident au premier chef dans la pauvreté et les inégalités, le réchauffement climatique, l’hyperspécialisation des terres, la spéculation sur les matières premières agricoles, les dysfonctionnements des marchés. Le conflit en Ukraine ne saurait occulter le constat de la faiblesse structurelle des systèmes agricoles et alimentaires. A quoi ressemblera le monde en 2050 s’il ne relevait les défis que lui posent l’agriculture et l’alimentation ? De quel droit international avons-nous besoin afin d’éviter que les tendances historiques (voir le panorama ci-dessous) ne se poursuivent et que des scénarios plus sombres encore ne se réalisent ? L’objet de ce livre blanc n’est pas de répondre directement à ces questions mais de dresser un état des lieux des défis à affronter afin d’aider à trouver des éléments de réponse. La première partie du livre blanc présente les textes de droit international applicables, directement ou indirectement, aux secteurs agricole et alimentaire. Il permet de se faire une idée assez complète du droit tel qu’il existe aujourd’hui et dont le caractère tentaculaire n’a permis d’empêcher ni les crises alimentaires, ni l’insécurité alimentaire chronique, ni les effetsdélétères des systèmes agricoles et alimentaires sur l’environnement et le climat. La deuxième partie présente de façon synthétique les principaux défis que, selon une sélection d’études prospectives, le monde aura à affronter d’ici à 2050. Trois scénarios élaborés par la FAO fournissent ensuite une illustration de ce à quoi pourra ressembler le monde selon que des politiques publiques seront ou non adoptées pour répondre à ces défis et selon que les acteurs des systèmes agricoles et alimentaires modifierontleurs pratiques ou non. La troisième partie pose des questions qui sont, d’une certaine manière, la résultante d’une comparaison des deux premières parties. Il s’agit d’alimenter la réflexion future sur le droit international dont nous aurons besoin à l’horizon 2050 si l’on veut éviter que les scénarios les plus apocalyptiques ne se réalisent. Ce livre blanc doit beaucoup à l’expertise des membres du comité de pilotage ainsi qu’aux auditions menées par ce dernier qui ont permis de recueillir des informations de grande valeur. Plus de quarante personnalités à travers le monde ont été auditionnées (annexe) à raison de critères favorisant la représentation des divers intérêts et de la diversité géographique, culturelle et disciplinaire. Ces auditions ont tout particulièrement nourri les questions posées dans la 3ème partie du livre blanc