16 juin 2015
Emmanuel Ghesquière et al., « Monumental cemeteries of the 5th millennium BC: The Fleury-sur-Orne contribution », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.h3n6he
La nécropole monumentale néolithique de Fleury-sur-Orne (Normandie, France), qui s’étend sur plus de 35 hectares, a fait l’objet d’une fouille courant 2014. Si d’autres nécropoles monumentales sont repérées dans le même secteur, la fouille de Fleury fait de cette vaste nécropole l’unique référent normand d’un phénomène majeur de la moitié nord de la France au cours du Ve millénaire BC.La nécropole a livré jusqu’à présent trente-deux monuments de type Passy (STP), assimilables à des long barrows, dont un cas de tertre conservé. A l’intérieur des monuments, dix-sept sépultures individuelles sont préservées. Ces données inédites permettent des avancées considérables sur la connaissance des architectures des monuments, des tombes, sur le recrutement, le statut des défunts et plus généralement le fonctionnement funéraire de la nécropole. Au-delà, l’enjeu de ces nouvelles informations est d’interroger le lien entre la Normandie et le Bassin parisien, deux aires discontinues de répartition des nécropoles de type Passy. Cette confrontation nous permet d’affirmer l’unicité du phénomène. Les datations se rapportent à la même période chronologique et les deux ensembles relèvent de la même ambiance culturelle. La structuration de la nécropole de Fleury renvoie également aux mêmes codes que ceux détectés à Passy ou à Balloy. Enfin, les tombes, les défunts et certains mobiliers funéraires confirment des références symboliques communes. Toutefois, à Fleury, plusieurs aspects du dispositif sépulcral et du dépôt qui accompagne les défunts contrastent avec les sépultures du Bassin parisien. Si le phénomène est le même entre les deux ensembles géographiques, leurs expressions diffèrent. Enfin, sur le plan diachronique, alors que le monumentalisme funéraire disparait progressivement dans le Bassin parisien avec la fin des sépultures de type Passy, à l’ouest le phénomène se poursuit et la nécropole de Fleury confirme la succession des monuments de type Passy et des premières tombes à couloir.