Figures de l’autoritarisme politique : Voegelin lecteur de Platon, Machiavel et Hobbes

Résumé Fr

Les questions de l’autorité et de l’autoritarisme sont récurrentes dans pensée d’Eric Voegelin. Face à la montée des régimes totalitaires, dans les années 1930, il soutient pragmatiquement, contre ce qu’il nomme le « fétichisme » de l’état de droit, une politique défensive autoritaire. Dans le contexte de la Guerre Froide des années 1950, il prend soin à distinguer la forme totalitaire de l’État de certains types d’autoritarisme. Cette réflexion passe par une interprétation de l’histoire de la pensée politique. Platon, Machiavel et Hobbes ont en commun d’avoir affronté des crises de l’ordre politique et d’avoir proposé des solutions pour ainsi dire « autoritaires ». Ils ont aussi tous trois compris que ces crises étaient premièrement spirituelles, et devaient recevoir une réponse au même niveau. À cette fin, ils ont tous trois forgé des symboles de l’autorité politique : celui du philosophe-roi pour Platon, celui du prince comme héros démonique pour Machiavel et celui du Léviathan soumettant les enfants de l’orgueil pour Hobbes. Le premier de ces symboles est caractéristique de la pensée politique classique, dans lequel l’autoritarisme peut trouver une légitimité en tant qu’acte de résistance contre le désordre social et spirituel ; le troisième constitue à l’inverse un symbole caractéristique de pensée politique moderne, dont les totalitarismes représentent le point extrême. La vision voegelinienne de Machiavel est plus nuancée et offre des perspectives contemporaines de résistance aux crises qui traversent notre modernité.

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