Arnaud Baudin, « Marquer son territoire. Sceaux et monnaies du roi d’Angleterre dans la Normandie occupée (1417-1449) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.h5zym1
Véritable programme politique, les armes écartelées de France et d’Angleterre, adoptées par leroi Édouard III (1327-1377) dès le début de la guerre de Cent Ans, sont rapidement déployées sur de multiples supports – armoriaux, vitraux, monnaies, sceaux, etc. – et matérialisent pour longtemps la revendication du souverain anglais au trône des lis. Durant ce long conflit d’un siècle et demi, le Plantagenêt, puis ses successeurs de la branche cadette de Lancastre, administrent en plus de leur domaine insulaire les territoires continentaux qui leur appartiennent en droit depuis le milieu du XIIe siècle (duché de Guyenne) ou qu’ils soumettent à leur domination après les traités de Brétigny (1360) et de Troyes (1420). La gestion de ces vastes ensembles leur impose d’y disposer de sceaux de juridiction spécifiques développant une emblématique soucieuse de matérialiser auprès des populations la domination anglaise. À partir de l’exemple de la Normandie est interrogé le mode opératoire de diffusion de ces sceaux, de leur commande et de leur iconographie, tout en analysantla manière dont se fait, en retour, la reprise en main emblématique de son domaine par Charles VII à partir de 1429.