2016
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Véronique Le Ru, « Traduire, interpréter, connaître l'animal chez Rousseau et Diderot », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.h6be00
En réaction à la conception radicale des cartésiens qui dénient à l’animal toute conscience, la question de ce qu’est l’animal et de ce qu’il sent est au centre des interrogations des Lumières : les bêtes ont-elles une âme ? Comment sentent-elles ? Y a-t-il une différence de nature entre l’Homme et l’animal ? Est-elle à chercher du côté de la sensation ou de la sensibilité ou bien seulement du côté de la raison ? Diderot et Rousseau apportent chacun à sa manière une réponse à ces questions. Tous deux reconnaissent que les animaux, parce qu’ils sont dépourvus de lumières et de liberté, ne peuvent être concernés par les lois positives mais, en revanche, parce qu’ils sentent, ils sont concernés par les lois naturelles et le droit naturel. Cependant, je montre que Diderot et Rousseau ne traduisent pas dans les mêmes termes ce rapport de l’animal au droit naturelparce qu’ils n’interprètent pas de la même manière la sensibilité animale ni, par conséquent, le droit naturel qui lui est afférent.