2018
Cairn
Armèle Cloteau et al., « Firmes et travailleur.ses dans le jeu politique européen : deux poids pour une mesure », Mouvements, ID : 10670/1.h6v05k
On pourrait penser que l’Union européenne constitue une institution favorable au développement d’un syndicalisme international et d’un rapport de force équilibré avec les firmes multinationales. En réalité, dans l’espace de la représentation des intérêts, syndicats et patronat ne possèdent ni le même volume ni le même type de ressources, les firmes s’appuyant sur des fonds propres et des experts plus spécialisés. Au-delà, comme le démontrent Armèle Cloteau et Julien Louis, les dispositifs de participation avantagent largement les organisations les plus dotées et tendent à domestiquer l’action des syndicats par leur forte institutionnalisation. Les pratiques de représentation des intérêts, en majorité informelles, se réalisent surtout dans des relations d’interconnaissance : l’industrie a ici un avantage majeur en raison des carrières de ses représentants, marquées par la circulation dans les institutions européennes.