2006
Cairn
Rose Fortassier, « Misères et splendeurs des illusions chez Balzac », Imaginaire & Inconscient, ID : 10670/1.h7rjm2
D’Illusions perdues, Balzac a écrit que c’était « l’œuvre capitale dans l’œuvre. » Son héros, le poète Lucien Chardon, occupera le romancier pendant sept ans d’Illusions perdues à Splendeurs et misères des courtisanes. Et le mot illusion se lit partout dans la Comédie humaine. Les illusions, ce sont d’abord celles, touchantes, du jeune provincial et de sa famille. Puis celles que Paris présente au poète ambitieux sous les espèces du journalisme, de l’édition et du théâtre. Lucien se corrompt sans pour autant réussir et rentre dans sa province, vaincu, désillusionné. L’illusion semble être condamnée. Il n’en est rien. Balzac la montre dans La Comédie humaine souvent sublime, féconde, dynamique. Quant à la question posée : « Peut-on vivre sans illusion ? », c’est aux personnages de La Comédie humaine qu’il est donné d’y répondre (trois groupes de réponses). Pour finir, retour à l’auteur qui s’est, toute sa vie, nourri d’illusions, mais a su en jouer pour le plus grand profit de son ambitieux projet.