17 juin 2021
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Awessou Kohomlan G.-B. et al., « Chapitre 9 - Consommation en eau d’une espèce agroforestière en zone soudanienne », Éditions Quæ, ID : 10670/1.h7sqn1
En zone soudanienne, les cultures sont pratiquées depuis des siècles par les populations rurales sous forme d’agroforesterie. Cette pratique est dominée par les parcs à karités (Vitellaria paradoxa), en alternance avec les jachères dans lesquelles les arbres se régénèrent. Pour évaluer les possibilités de densification en karité de ces parcs, nous avons quantifié la transpiration à l’échelle de l’arbre et à celle de la pouplation de karité au sein d’une jachère de dix ans située au nord du Bénin. La densité de flux de sève a été mesurée par la méthode de dissipation thermique transitoire. La transpiration à l’échelle de l’arbre a été déduite de la densité de flux de sève puis extrapolée à celle de la population. Les résultats des trois années d’étude (2011-2013) montrent que la transpiration d’un arbre augmente de 4 à 27 l/jour en fonction de son diamètre (8 à 38 cm). La transpiration varie peu entre la saison des pluies et la saison sèche, suggérant que l’eau n’est pas le facteur limitant. Mais elle diminue brutalement au moment du renouvellement des feuilles (février-mars). À l’échelle de la population de karités, la transpiration reste très faible (0,03 mm/jour) et représente 0,42 % à 1,32 % de la demande atmosphérique estimée par l’évapotranspiration de référence, et 1,15 % de la pluie annuelle. Ces résultats indiquent qu’une augmentation importante de la densité des arbres est possible. Cependant, la seule estimation des besoins en eau des karités reste insuffisante pour améliorer la gestion des parcs agroforestiers et intensifier leur production. Il faudra en effet faire des compromis entre la densification des arbres et l’impact de la lumière incidente filtrée par leur canopée sur la limitation de la production de la culture associée.