3 décembre 2016
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Jeanne-Marie Portevin, « L’ART MODERNE À L’ÉPREUVE DU NAZISME : HISTORIOGRAPHIE CRITIQUE DE SA RÉCEPTION (1945-2015) », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.ha6j4f
Nombreux sont les ouvrages - et ce dans tous (es doma\nes du savour qui trałtent de t'Allemagnenationale-socialiste. Depuis 1947, et le livre d’Adolf Behne (Entortete Kunst), le sort des artistes dans le Troisième Reich suscite l’intérêt, si ce n’est la compassion, des historiens de l’art. Néanmoins, seuls les persécutés, ceux que le régime nazi avait taxé de "dégénérés", retiennent l’attention, célébrés comme autant de heros. Ce sont eux qui vont être appelés par les Alliés pour "décontaminer’ un peuple tout entier corrompu par douze ans de dictature, et racheter la faute.C’est précisément l’histoire de cette image de I’artiste, tantôt qualifié de "dégénéré", tantôt d'" émigré intérieur", que nous retraçons, de la fin de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. Si les publications et expositions consacrć’es à l'art moderne à l’époque nazie sont nombreuses, jamais, en effet, le travail de mise en perspective des propos sur ce sujet n’avait été fait. Artlculés en un récit cohérent, capable de rendre compte des changements d’appréciatlon sur le temps long du XX’ siècle et du début du XXI” siècle, ces derniers rendent comptent des contradictions parfois manifestes d'une monographie à I’autre qu’il faut élucider, et permettent de mettre à jour des manières de penser et de voir, conditionnées par un horizon d’attente en constante mutation. Replacés dans un contexte politique et social, associés à des changements de mentalités, ces discours, problématlsés et hiérarchises, écrivent en filigranes une histoire de l’art au XXe siècle et nous obligent à réfléchir sur la place, le sens de l’art, et l’image de l'artiste.