2013
Cairn
Nathalie Le Bouteillec, « Parentalité et illégitimité : réformes du droit de la filiation et de la famille en Suède au début du XXe siècle », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.hasb11
En 1917, le législateur suédois réformait le cadre juridique de la filiation et de la parentalité hors mariage afin de pourvoir à la situation des enfants issus de ces relations : les liens biologiques étaient ainsi reconnus et devenaient immuables. Que la filiation soit légitime ou illégitime, le lien juridique qui relie l’enfant à ses parents était désormais indissoluble. L’étude de la trajectoire des processus de régulations des politiques familiales relatives aux enfants nés hors mariage ainsi que l’analyse des débats parlementaires, révélateurs des jeux de pouvoir, l’étude des « acteurs » et leurs domaines d’action, ainsi que l’analyse de la presse et des publications connexes des « acteurs », rendent compte du contexte de la loi, à savoir sa genèse, son objet et l’esprit dans lequel elle a été pensée. Ce travail souligne les avancées notables de la loi de 1917, telle l’obligation des parents à prendre leurs responsabilités vis-à-vis de tous leurs enfants et de pourvoir aux soins et à l’éducation de ceux-ci proportionnellement à leur revenu. Il dévoile diverses résistances, de certaines féministes par exemple, ou des tensions notamment lors des débats relatifs aux droits de succession et à porter le nom du père. Certains silences sont aussi révélateurs, comme celui qui entoure la levée de l’anonymat des mères. Finalement, ce travail inscrit cette législation dans son époque et nous éclaire sur les attendus de cette loi qui s’inscrivait dans une réforme globale du droit de la famille qui avait pour dessein de restaurer le caractère sacré du mariage.