2016
Cairn
Jean-Michel Vivès, « De l’improvisation maternelle », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.hd53o3
L’auteur de l’article s’attache à mettre en évidence la place et le rôle de l’improvisation maternelle dans la relation mère/bébé ainsi que dans l’émergence du sujet.Il propose de distinguer trois temps qui seraient associés à l’improvisation maternelle :– le premier serait dominé par la supposition. La mère suppose chez le bébé des capacités, des intentions bien avant que celles-ci ne soient présentes chez lui. Même si elles ne sont pas encore présentes, d’être supposées ces capacités et intentions sont potentialisées. Il s’agit là, pourrait-on dire, d’un pur acte de croyance qui ne nécessite pas de s’exprimer en vocalisations ou en mots ;– un autre temps s’exprimerait lui par un partenariat essentiel avec le bébé : plus qu’une dyade, mère et bébé constituent un véritable duo. Bébé et mère sont des partenaires à parts égales et coconstruisent une œuvre aux dimensions musicales indéniables où rythme et mélodie jouent un rôle essentiel. Ce temps est le temps de l’œuvre commune ;– enfin, un dernier temps verrait la mère s’adresser au bébé en privilégiant le langage par rapport à la vocalisation. Ce qu’elle fait préférentiellement sur le mode du questionnement où une place à venir est indiquée à l’enfant. Celui-ci ne peut encore parler mais l’environnement maternel fait l’hypothèse que cette place qu’il dessine sera un jour occupée d’où jaillira un « je ».