2021
Cairn
Olivier Schefer, « Ouverture romantique et infinitisation. Lectures du romantisme allemand », Romantisme, ID : 10670/1.hd9a4l
Cet article se propose de revenir sur l’héritage du premier romantisme allemand des années 1800, notamment réuni autour de Novalis, des frères Schlegel et de Friedrich Schleiermacher. On interrogera successivement trois problématiques de cette période qui ont marqué la pensée et l’art du xixe siècle : la position éminente de la subjectivité, la dimension philosophique de l’art, le projet d’union de l’art et des sciences avec la vie réelle. Loin d’instaurer le culte religieux de la « belle âme » ni de fonder un régime de la vérité absolue en art, le premier romantisme procède à un élargissement de la subjectivité et du concept d’œuvre. La philosophie critique et polémique des premiers romantiques à l’égard des systèmes idéalistes libère une pensée symbolique de l’infini et une poïesis du devenir. Le projet novalisien de romantisation du monde ressaisit ces questions et résonne singulièrement avec plusieurs questions écologiques et entropiques contemporaines.