11 avril 2014
Arthur Laurent, « Le standardisme comme mode de gouvernance : certification carbone volontaire et secteur péruvien des foyers de cuisson », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.hf4e0c
Le marché volontaire du carbone est un mécanisme de marché de compensation d’émissions de gaz à effet de serre pour les entreprises et les particuliers non assujettis à un quota de réduction d’émissions. Jusqu'à présent, il n’a fait l’objet que de peu de recherches académiques. Ce travail s’intéresse à la gouvernance de la chaîne d’acteurs impliqués dans ce marché. Il utilise une approche pluridisciplinaire centrée sur les relations internationales, la science politique appliquée à la compensation et aux standards volontaires environnementaux et s’appuie sur une analyse anthropologique des projets de développement. Il s’agit de répondre à la question: comment les projets de compensation volontaire du carbone sont-ils gouvernés ? L’étude de cas d’un programme de diffusion de foyers améliorés au Pérou se focalise d’abord sur le contexte social et culturel de la cuisson dans les Andes avant d’étudier quatre projets avant financement carbone. Ensuite, le standard utilisé pour certifier ce projet, ainsi que le détaillant des crédits carbone générés par le projet et trois de ses entreprises clientes sont présentés. On peut alors aborder la création, la gestion et les premiers résultats du programme au travers d’une ethnographie de l’entreprise sociale qui en est à l’origine pour comprendre finalement l’influence du projet dans le secteur péruvien. Cette recherche montre un système de gouvernance multi-niveaux et pluri-acteurs majoritairement privée qui agit en grande partie en parallèle de l'État. Ce mode de gouvernance caractérisé par une succession de standards qui tentent de faire coller la réalité à un modèle est appelé standardisme.