2010
Cairn
Léonard Nguimfack et al., « Traditionnalité et modernité dans les familles contemporaines : un exemple africain », Psychothérapies, ID : 10670/1.hh8i7w
Le désinvestissement émotionnel des familles vis-à-vis des enfants et vice versa est une modalité frappante du fonctionnement de nombreuses familles en Afrique contemporaine. Ces nouvelles formes familiales, générées par les mutations socioculturelles, contrastent avec la famille africaine authentique, celle dite traditionnelle, reconnue comme solidaire et fonctionnant sur le modèle communautaire. La lecture d’un cas clinique travaillé au Cameroun montre que ces familles sont dans un état de mal-être (souffrance) psychologique, du fait surtout de leur emprise sous une « double contrainte » (exigences contradictoires venant à la fois de la tradition et du modernisme). En raison de quoi elles sont entraînées dans un processus de déconstruction (changement) impliquant en leur sein des transactions dysfonctionnelles, dont l’ampleur de la fugue des enfants dans la rue et des comportements délinquants chez les jeunes ne serait que la traduction ou la métaphore. Toute intervention thérapeutique dans ce domaine devra chercher à modifier la réalité du vécu des familles, en agissant évidemment sur les significations les plus opérationnelles de chacune d’elles, faute de quoi le thérapeute risquera toujours de rater l’objectif même qui fonde sa pratique : soulager les souffrances des gens en provoquant le changement dans le contexte où émerge le symptôme.