8 octobre 2016
Open Access , http://purl.org/eprint/accessRights/OpenAccess
Sophie Biass-Fabiani, « Ecrire l'histoire de l'art de la marge », Theses.fr, ID : 10670/1.hhhpih
Cette thèse sur travaux vise à reconstituer la cohérence d’une trajectoire de recherche caractérisée simultanément par : 1) le souci d’inclure l’histoire de l’art dans un cadre interdisciplinaire qui fait une place de choix à la dimension sociale et communicationnelle des formes sans toutefois l’y réduire ; 2) le projet d’interroger à nouveaux frais les rapports entre centre et périphérie artistiques à travers les textes les plus significatifs d’une carrière attachée à la conservation et la monstration. C’est la raison pour laquelle le mémoire s’ouvre sur une réévaluation de la portée heuristique des notions de centre et de périphérie. L’article fondateur d’Enrico Castelnuovo et Carlo Ginzburg est l’objet d’une relecture informée par la logique de recherche que les divers travaux révèlent. Dans un deuxième temps la grille analytique ainsi renouvelée est appliquée à un objet, la Provence. Cette région est à la fois un objet esthétique et un lieu de production. Son paradoxe est d’être un lieu de haute valeur symbolique en même temps qu’une périphérie, quelquefois même stigmatisée. Le troisième chapitre s’appuie sur une comparaison des artistes qui ont accompagné le parcours du conservateur. A cette occasion, les notions d’art, d’institution et de marché sont réinterrogées en accordant une importance particulière aux fonctions de l’exposition et de la critique d’art dans le processus de reconnaissance d’un artiste. Enfin, l’importance relative de la photographie et de l’art vidéo dans le travail de conservateur conduit à mettre à l’épreuve la notion d’« art moyen » développée par Pierre Bourdieu. On peut repérer les dynamiques propres à ces domaines qui visent à les faire sortir de la situation de relégation relative où ils se trouvent.