23 juillet 2022
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Stéphane Robert et al., « Pourquoi huit causatifs en wolof ? », HAL-SHS : linguistique, ID : 10.37892/2686-8946-2022-3-2-59-101
Comme les autres langues atlantiques, le wolof dispose d’un large inventaire de suffixes de dérivation verbale mais présente un raffinement exceptionnel pour la dérivation causative avec pas moins de huit suffixes causatifs différents. Cet article analyse l’ensemble des valeurs de ces suffixes et révèle d’abord un double gradient de distinctions concernant les degrés d’implication respectifs du causateur et du causataire. Parmi ces causatifs, deux présentent une spécialisation assez rare typologiquement, l’un pour la causation sociative assistive, l’autre pour l’expression d’une causation indirecte avec un effacement obligatoire du causataire. Trois causatifs, rarement analysés, combinent à une valeur de causation directe, des indications sur les modalités de réalisation du procès à savoir, une causation incomplète, parachevante ou corrective. Plusieurs de ces suffixes causatifs sont clairement complexes, mais ne peuvent être décrits comme une suffixation multiple en synchronie. Diverses hypothèses de reconstruction sont néanmoins présentées attestant de figement de dérivations multiples que l’on peut retrouver dans la famille atlantique. Enfin, ce foisonnement dérivationnel est mis en parallèle avec les stratégies morphosyntaxiques générales du wolof.