Louis XIV, ennemi de l'Europe chrétienne. Le roi noirci par ses adversaires pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg

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2017

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Isaure Boitel, « Louis XIV, ennemi de l'Europe chrétienne. Le roi noirci par ses adversaires pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.hjnjjk


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Résumé En Fr

The visual salvoes directed at Louis XIV were highly prolific as of the first months of the Nine Years' War (1688-1697), not only because princes and political parties now needed to satisfy the demands of a public eager for political ephemera, but also because the coalition formed against France united the main creators of the sovereign’s dark image. Yet how did the King’s opponents, diverse in their origins and motives,succeed in producing a negative image that was coherent and unifying? This is the subject of this article which demonstrates that the only way to present a common front consisted in expressing criticism over the religious issue. To undermine the pretensions of a monarch who wished to establish himself in Europe as the champion of Catholicism, the creators produced a dual image: one was clearly anti-papal, the other, more versatile, converted the King into the most Christian Turk. These persuasive strategies, which at times contradicted each other, came into existence to satisfy a pluriconfessional audience and lasted only for the duration of the conflict. With the War of the Spanish Succession (1702-1714), the topic of religious danger fell into disuse, namely since Louis XIV was defeated several times and no longer had what it took to be considered an enemy of Christianity. Through this study of antagonistic visual argumentation, it appears that temporal interests had definitely supplanted the ideal of the religious reunification of the West at the end of the 17th century.

Les salves visuelles dirigées contre Louis XIV deviennent extrêmement abondantes dès les premiers mois de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697), non seulement parce que princes et partis politiques ont désormais besoin de satisfaire les demandes d’un public consommateur d’éphémères politiques mais aussi parce que la coalition formée contre la France rassemble les principaux créateurs de l’image noire du souverain. Mais comment les adversaires du roi, divers par leurs origines comme par leurs motivations, parviennent-ils à produire un imaginaire négatif cohérent et fédérateur ? C’est le sujet de cet article qui démontre que la seule manière pour faire front commun consiste à concentrer les critiques autour de l’enjeu religieux. Pour saper les prétentions d’un monarque qui souhaite s’imposer en Europe comme champion du catholicisme, les créateurs produisent une double image : l’une clairement antipapiste, l’autre, plus polyvalente, transformant le roi en cruel Turc Très Chrétien. Ces stratégies persuasives, qui en viennent parfois à se contredire, existent pour satisfaire une audience pluriconfessionnelle et ne durent que le temps du conflit. Dès la guerre de Succession d’Espagne (1702-1714), le thème du danger religieux tombe en désuétude notamment parce que Louis XIV, défait à plusieurs reprises, n’a plus l’étoffe d’ennemi de la Chrétienté. À travers cette étude de l’argumentation visuelle anti-ludovicienne, il appert qu’à la fin du XVIIe siècle les intérêts temporels ont définitivement supplanté l’idéal d’une réunification religieuse de l’Occident.

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