2014
Cairn
Philippe Hartemann, « L’expérience de la découverte et de la prise en compte d’un foyer d’endémie de fluorose d’origine hydrique dans le nord meusien : historique, bilan critique et mise en perspective », Hegel, ID : 10670/1.hl3aya
Il y a maintenant 40 ans, A. Forfert, un lanceur d’alerte observateur, émettait l’hypothèse que l’eau de trois villages du nord-meusien puisse contenir un élément responsable de la coloration de l’émail des enfants y résidant. Il a ainsi permis de découvrir la présence naturelle de fluor dans l’eau de la nappe alimentant plusieurs communes à des concentrations allant de 1,2 à 12 mg/L. Ceci a conduit à la réalisation d’enquêtes épidémiologiques sur les effets de cette exposition hydrique sur la santé des populations. En dehors des effets visibles sur la qualité de l’émail dentaire liée à l’intensité de l’exposition et de la diminution significative des caries dentaires en fonction de la dose cumulée de fluor, hydrique ou non, ingérée au cours de la vie, les effets sur le système osseux ont été limités et non pathologiques. Ceci est probablement lié à la diversité du régime alimentaire des personnes exposées. La réaction médiatique a été à l’époque quasi-inexistante, sans grande mobilisation, ce qui n’a pas permis de poursuivre les investigations sur le plan métabolique. Des mesures de mélange d’eaux ont alors permis de distribuer une eau d’alimentation de qualité satisfaisante pour ce paramètre.