L'étranger et l'administration

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Les relations que les étrangers entretiennent avec l’administration sont à l’image de leur situation, marquée par la précarité subie d’un côté, l’intégration souhaitée de l’autre. L’étranger n’a pas, comme les nationaux, un droit inhérent à demeurer sur le territoire de l’Etat d’accueil ; il n’a pas non plus un droit inhérent à accéder à l’ensemble des services publics sur un pied d’égalité avec les citoyens. Le droit au séjour est un droit octroyé, placé sous une double condition suspensive et résolutoire, qui justifie l’exercice d’un contrôle multiforme et permanent ; le principe d’égalité, qui impliquerait la suppression de toutes les discriminations entre étrangers et nationaux, voit son application contrecarrée par un protectionnisme ouvert ou latent aboutissant à réserver certains droits et prérogatives aux seuls citoyens. Pourtant, les étrangers — que le langage administratif qualifie désormais plus volontiers d’immigrés — ont acquis une stabilité de fait, ils se considèrent et on les considère de moins en moins comme étant simplement « de passage » ; leur intégration a été érigée en objectif officiel par les gouvernants, donnant naissance à autant de politiques publiques et à la mise en place de structures administratives destinées à les mettre en oeuvre.A l’image de l’étranger toujours en sursis sur le territoire français vient donc se superposer celle de l’immigré qui a vocation à s’intégrer dans la société française, sans que cette seconde image ne parvienne à masquer la première.

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