2000
Cairn
Philippe Kaenel, « 1830-1848 : la réception de l'œuvre de Daumier et Grandville en Suisse », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.hng8o4
Sous la monarchie de Juillet et la Seconde République, les relations entre la France et la Suisse sont particulièrement intenses. Dès 1829, soit avant même les Trois Glorieuses qui auront des répercussions durables en Suisse, la liberté de la presse est réintroduite dans les cantons les plus progressistes. Comme le note avec justesse Jean Sigmann, le pays a réalisé sa révolution de 1848 dans les années Trente et Quarante. Cauchemar des monarchies européennes restaurées, la Confédération devient une plaque-tournante de l’exil politique, où fleurissent des organes de presse inspirés par l’exemple français ( La Caricature, Le Charivari). Daumier (1808-1879), mais surtout Grandville (1803-1847) sont littéralement pillés par les caricaturistes helvétiques (Ulrich, Bocion, Von Arx, Disteli). Comment qualifier ces reprises : plagiat éhonté, piratage, ou plutôt hommage aux maîtres et confrères ? Et comment expliquer que la fortune de Daumier soit demeurée si nettement inférieure à celle de Grandville ? Quelques réflexions sur la géographie de la caricature au XIXe siècle.