Un siècle de pandémies grippales (1889-1970)

Fiche du document

Date

2021

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Patrick Zylberman, « Un siècle de pandémies grippales (1889-1970) », Les Tribunes de la santé, ID : 10670/1.hnuaiz


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

Depuis August Hirsch (1881), on appelle pandémie grippale une épidémie de grande ampleur se propageant de manière exponentielle, avec des taux d’attaque élevés et une marche épousant les voies de communication terrestres et maritimes (puis aériennes). La pandémie de 1889-1890 – dite grippe « russe » – est la première dont on peut démontrer la dissémination sur l’ensemble du globe. L’un de ses caractères les plus marqués tient aux récurrences de l’infection, lesquelles, jusqu’en 1895, occasionnent une mortalité supérieure à celle causée par la pandémie initiale. La grippe « espagnole » a ravagé la planète entre avril 1918 et avril 1919. Un taux de mortalité dix fois supérieur à celui de la grippe « russe », une proportion importante de complications, une incidence très haute chez les 5-15 ans, les plus de 75 ans déclarant au contraire un taux de létalité inférieur à celui de la période pré-pandémique, près de la moitié des décès chez les 15-40 ans, trois vagues successives à bref intervalle (huit à neuf mois), la deuxième ayant causé des épidémies simultanément dans les deux hémisphères. Les moyens médicaux étant réquisitionnés par l’armée, la population civile a bien souvent manqué de tout : lits, médecins, infirmières, ambulances. Alors que 1918 fait exception dans la série, les deux épisodes de 1957 et 1968 rendent une image assez fidèle de la douzaine de pandémies répertoriées depuis le début du xviiie siècle. Ils se rangent à l’appui de la théorie qui tient la gravité des pandémies dans l’histoire pour inchangée ou déclinante (le cas de 1918-1919 réservé), stabilité ou déclin liés en partie aux progrès social et médical mais aussi au « choix » du virus qui semble privilégier sa transmission aux dépens de sa pathogénicité. En face, des États mal préparés. Ainsi, en France comme aux États-Unis, on vaccine trop peu, trop tard.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en