2014
Cairn
Hervé Leuwers, « La fin des procureurs. Les incertitudes d'une recomposition professionnelle (1790-1791) », Histoire, économie & société, ID : 10670/1.ho3ods
En 1790, à la différence des compagnies de juges et des ordres d’avocats, qui s’effacent presque en silence, les procureurs des juridictions royales et seigneuriales contribuent activement au débat sur le devenir de leur activité, de leurs offices et de leurs communautés. Leurs pétitions à l’Assemblée constituante, loin d’avoir l’unanimité qu’on leur attribue parfois, révèlent la variété des enjeux et des attentes d’un monde professionnel divers. Pour les uns, il s’agit de survivre comme officier ; pour d’autres, de disparaître dans les meilleures conditions possibles. Alors que la société judiciaire se recompose, les anciens procureurs revendiquent, puis contribuent à inventer un nouveau rôle avec pragmatisme et détermination. Bien avant l’établissement des avoués par la loi des 29 janvier-20 mars 1791, ils cherchent leur place près des tribunaux de la nation : ils pétitionnent, mènent des combats locaux contre des concurrents et composent avec l’esprit des réformes.