13 décembre 2022
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Marjolaine Unter Ecker, « Mobilités et écritures féminines dans les espaces frontaliers (Méditerranée et Atlantique noir au XXIe siècle) », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.ho5c3b
L’étude des œuvres de quatre autrices contemporaines, Leïla Anis, Éva Doumbia, Fabienne Kanor et Léonora Miano, cherche à repenser l’espace méditerranéen au prisme de l’Atlantique noir (Gilroy, 1993), en mettant en perspective différents types de mobilités partant de l’Afrique, historiques et actuelles: Déportation transatlantique des Subsaharien·ne·s, migrations postcoloniales et postmigration.La notion d’espace frontalier part du constat que les frontières figurent bien plus que des lignes et qu’elles prennent la forme d’espaces au sein desquels se concentrent les enjeux soulevés par les mobilités contemporaines. Les frontières géographiques se prolongent en outre sous la forme de catégories sociales (genre, race...) conditionnant le parcours des personnages et imprégnant leur intériorité.Quand les mobilités ouvrent des possibilités de reconfiguration, l’espace frontalier n’est plus un espace qui sépare, mais bien un « tiers-espace » (Bhabha, 1994) qui rapproche et entremêle des entités auparavant disjointes ou opposées, faisant finalement advenir d’autres possibilités d’être au monde.Chaque partie de la thèse pose un regard spécifique sur les espaces frontaliers. La première les envisage comme des lieux de ruptures. La deuxième met en lumière les dynamiques de résistance qui naissent en leur sein, car ils sont aussi des lieux de convergence. La troisième les envisage enfin comme des espaces de réparation et de relation, grâce à des esthétiques allant de l’hybridation à la recomposition.À l’analyse littéraire s’ajoute une dimension interdisciplinaire, à travers des approches développées en sciences humaines et sociales, avec l’ambition de montrer comment la littérature fait acte de proposition pour faire advenir une société plus inclusive.