L’autoportrait comme art de l’oblique : Gide face à ses modèles (Dostoïevski, Stendhal)

Fiche du document

Date

2009

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Jean-Michel Wittmann, « L’autoportrait comme art de l’oblique : Gide face à ses modèles (Dostoïevski, Stendhal) », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.hodzpg


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

La très lente maturation du projet autobiographique de Gide tient à des causes complexes : à la difficulté de dire l’homosexualité s’ajoute le constat de l’impossibilité de rendre d’un moi dont on n’aperçoit jamais que la surface lumineuse et trompeuse. Gide a donc développé une stratégie de contournement du genre autobiographique, en tentant de dire la vérité de son moi dans des écrits relevant de la critique littéraire. Il s’intéresse notamment au roman de Stendhal, Armance, dont il rédige une préface en 1921. À travers le cas d’Octave, l’impuissant, Gide, l’homosexuel, évoque secrètement ce sur quoi il a bâti son équilibre personnel : l’impossibilité supposée de concilier l’amour spirituel et l’élan sexuel. Il insiste aussi sur l’implicite qui est le ressort même de l’écriture de Stendhal dans ce roman, afin de définir l’écriture de soi comme une quête orphique, un jeu de « qui perd gagne ». Quant aux conférences sur Dostoïevski, en 1923, elles reprennent en l’approfondissant cette démarche de confession directe assortie d’une réflexion sur l’écriture de soi. Gide y esquisse entre les lignes un véritable autoportrait psychologique, qui insiste sur la notion d’inconséquence, afin de signifier l’impossibilité de décrire le moi, sauf à tomber dans le piège du miroir aux alouettes que représente l’idée classique d’un moi stable. Cette stratégie d’écriture indirecte du moi postule donc l’incapacité pour le sujet de se dire sans recourir à autrui… étant entendu qu’autrui, c’est à la fois l’objet (Stendhal ou Dostoïevski) et lecteur à qui l’on s’adresse. Le premier permet de se cacher de la lumière pour mieux esquisser, négativement, la part d’ombre qui est la vérité du sujet. Le second, appelé à « collaborer » à la création de l’œuvre et à révéler ce que l’auteur y a mis inconsciemment, révèle et la vérité profonde du texte, et celle de son auteur.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en