Whose Alien Is This?

Résumé En Fr

This chapter draws on long-term ethnographic fieldwork in coastal watersheds affected by severe coastal eutrophication and green tide phenomena in Brittany (France). It analyses contemporary classifications and categorizations of a green algae genus, whose wicked behaviour raises numerous issues, with a two-fold perspective. First, the exploration of the unsuitability of dominant species’ characterization schemes which are attached to a stable, identifiable, trackable universe (allochtony vs autochthony, continental vs marine, natural vs artificial); and, second, the manifestation of knowledge policies performed by a diversity of social actors, including scientists, engaged in the particular job of assigning pollution to a specific space (i.e., industrialized rural areas), of imputing it to a specific social group (i.e. conventional farmers), and of denouncing a reference frame (i.e. productivism). The ethnography of such grassroots knowledge policies reveals the argumentative dimension and the power relations at work in environmental controversies, while re-embeddening them in the larger traumatic contemporary experience of environmental change of human origin.

Ce chapitre est construit sur une enquête ethnographique de plusieurs années sur les bassins versants littoraux touchés, en Bretagne, par des phénomènes d’eutrophisation côtière à macroalgues. Il propose d’analyser les problèmes que pose la classification et la catégorisation contemporaines d’un genre d’algues vertes au comportement problématique, au travers d’une double perspective : celle de l’inadéquation des schèmes dominants de caractérisation des espèces comme attachées à un univers stable, identifiable, localisable (distinction autochtonie/allochtonie, distinction terrestre/maritime, distinction naturel/artificiel) ; et celle des politiques de la connaissance mises en œuvre par une diversité d’acteurs sociaux, scientifiques compris, engagés dans des efforts de détermination et de stabilisation du statut des algues vertes, en lien étroit avec le travail situé d’assignation de la pollution à un espace (l’espace rural industrialisé), d’imputation à un groupe social bien déterminé (les agriculteurs conventionnels), et de dénonciation d’un référentiel d’action (le productivisme). L’ethnographie de ces politiques de la connaissance révèle la dimension argumentative et les relations de pouvoir en jeu dans les controverses environnementales, tout en les resituant dans l’expérience traumatique contemporaine des changements écologiques d’origine anthropique.

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