Au-delà du classique : art et archéologie dans Cahiers d’art et dans l’œuvre de Christian Zervos (1926-1969) Beyond the ‘Classical’ : Art and Archaeology in Cahiers d’Art and in the Writings of Christian Zervos (1926-1969) Fr En

Fiche du document

Date

17 mai 2021

Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Theses.fr

Collection

Theses.fr

Organisation

ABES

Licences

Confidential until : 2024-10-10 , http://theses.fr/Confidential




Citer ce document

Eleni Stavroulaki, « Au-delà du classique : art et archéologie dans Cahiers d’art et dans l’œuvre de Christian Zervos (1926-1969) », Theses.fr, ID : 10670/1.hooq9h


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Entre 1926 et 1960, la revue Cahiers d’art, conçue par Christian Zervos comme un instrument de promotion de l’activité artistique de son temps, met en avant les épigones du cubisme et s’ouvre avec réticence vers l’abstraction. Au sein de cet espace qui ambitionne d’accueillir la modernité internationale, la réflexion sur l’art contemporain laisse progressivement le pas à l’actualité ethnologique et archéologique. En corollaire, Zervos inaugure en 1934 ses éditions consacrées à l’art pré- et protohistorique. Sa soi-disant recherche sur les racines de l’art et de l’humanité s’évertue à écarter les contraintes et les catégories de la tradition classique et occidentale, prônant une sorte d’« avant-garde artistique à l’antique » (Settis), tout en fournissant un nouveau répertoire de sources pour les artistes. Pour y parvenir, Zervos a tissé un modèle d’évolution de la forme, transférant la tension entre la représentation figurée et l’expression non figurative, qui jalonnait à l’époque le discours sur l’art, dans son approche de l’art « préclassique ». Dans le cadre de ce processus, les rapports de Zervos avec les milieux ethnologiques, entre autres avec Georges-Henri Rivière et Leo Frobenius, sa fascination avec le diffusionnisme de Friedrich Ratzel, le déplacement progressif de son intérêt vers les « cultures archéologiques » de Gordon Childe et, plus tard, de James Mellaart, présentent quelques-unes des facettes de la quête des origines de Zervos. Dans le même temps, l’éditeur se familiarisa avec les recherches qui ont façonné la discipline archéologique grecque. Ainsi, son approche oscillait souvent entre le particulier et l’universel, le diffusionnisme et l’évolutionnisme, un récit continuiste et une volonté de rupture, s’étendant aux aires extra-occidentales et, en même temps, s’engageant dans un discours local, voire national, qui reflétait les présupposés épistémologiques ayant structuré la discipline archéologique grecque. Il s’agit d’examiner dans ce travail, à partir d’un corpus d’écrits publiés et inédits de l’éditeur et de ses collaborateurs les plus proches, dans quelle mesure la revue a élargi le champ heuristique de la recherche sur la forme, de révéler les limites et les restrictions de cette quête des origines, de faire valoir la manière dont l’engouement pour cette notion du « préclassique » a infléchi les prises de position de l’éditeur sur l’art contemporain. Il s’agit de déterminer dans quelle mesure Zervos a envisagé le « préclassique » en termes d’« opposition » à la tradition classique, tout en cernant les outils méthodologiques mis en avant dans cette voie.

Between 1926 and 1960, Cahiers d’art, the magazine conceived by Christian Zervos as an instrument for the promotion of the artistic activity of his time, highlighted the epigons of Cubism and gradually though somewhat reluctantly, opened up to abstraction. Yet from the very early years, debate on contemporary art gave way to ethnological and archeological matters and reports. An inevitable corollary of this interdisciplinary approach was the publication of a series of books of archaeological focus, inaugurated in 1934 and devoted to pre- and protohistoric art. Zervos’ so-called search for origins strived to shift away from the conventions and limits of the classical canon and western tradition in favour of a kind of “ancient artistic avant-garde” (Settis), while providing, for the artists of his time, a basis for the exploration of ancient forms. To that end, Zervos advanced an evolutionary model for the development of form, transferring the tension between figurative representation et non-figurative expression, which marked the formalist discourse in the interwar years, in his approach to preclassical art. As part of this process, Zervos’ relations with ethnological circles, among others with Georges-Henri Rivière and Leo Frobenius, his fascination with Friedrich Ratzel’s diffusionist models, the progressive shift of his interest towards Gordon Childe’s and, later James Mellaart’s “archaeological cultures”, reflect only some of the facets of Zervos’ quest for origins. At the same time, the art critic and editor became familiar with the historiographic narratives that shaped Greek archaeology. Thus his logic was often counterfactual, oscillating between the particular and the universal, diffusionism and evolutionism, a continuist narrative and a “desire for rupture”, expanding his research in non-Western material cultures and, at the same time, engaging in a local discourse, even national, which reflected the epistemological presuppositions that had structured the Greek archaeological discipline. This thesis, based largely on archival research, examines the extent to which Cahiers d’art has widened the heuristic field of research on form and brings into focus the limits and restrictions of this search for origins, it emphasizes the way in which the fascination for preclassical art has made its influence felt in Zervos’ positions on modern art. Furthermore, this thesis seeks to explore to which extent the art critic envisaged the notion of “preclassic” in terms of opposition to the classical tradition, while identifying the methodological tools put forward in this direction.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en