Les baleinières du fleuve Congo : circulations, transport fluvial et infrastructure artisanale

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21 décembre 2023

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Peter Lambertz, « Les baleinières du fleuve Congo : circulations, transport fluvial et infrastructure artisanale », Anthropologie & développement, ID : 10670/1.hos0je


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En dépit de nombreux naufrages, les baleinières en bois augmentent considérablement la capacité de transport des voies navigables de la République démocratique du Congo. Nées de la vaste économie populaire du pays, les baleinières sont autant l’expression de l’expérience historique de la RD Congo que de son patrimoine de mobilité fluviale avec ses savoir-faire sociaux et techniques. À la recherche des causes profondes de leur succès inouï, cet article présente les origines de cette innovation frugale, le contexte géographique de son habitat fluvial, notamment en province de la Tshopo, où les baleiniers conjuguent de multiples circulations sur le plan social, professionnel, technique et matériel. Si l’arrivée des moteurs diesel chinois dits dakadaka ou changfa depuis les années 2000 ne peut être sous-estimée, l’article soutient que le succès des baleinières réside surtout dans l’interaction et l’intégration habile de forces mécaniques, naturelles et musculaires : trois moments ethnographiques montrent comment la baleinière et ses moteurs, le fleuve et son courant, ainsi que les corps humains avec leurs techniques entrent en convergence kinésique et deviennent des maillages momentanés d’infrastructure artisanale qui dépassent en efficacité l’infrastructure « en dur » héritée du passé (post-)colonial.

Despite numerous shipwrecks, wooden baleinières (whaleboats) considerably increase the transport capacity of the DR Congo’s inland waterways. Born of the country’s vast popular economy, baleinières are as much an expression of the DR Congo’s historical experience as they are of its heritage of river mobility, with its social and technical know-how. In search of the underlying causes of their unprecedented success, this article presents the origins of this frugal innovation and the geographical context of its riverine habitat, particularly in the Tshopo province, where baleinières bring together multiple forms of circulation at a social, professional, technical, and material level. While the arrival of Chinese diesel engines known as dakadaka or changfa since the 2000s cannot be underestimated, the article argues that the success of baleinières lies above all in the skillful integration of mechanical, natural and muscular forces: three ethnographic moments show how the baleinière and its engines, the river and its current, and human bodies and their techniques enter into a kinetic convergence and become a momentary meshwork of artisanal infrastructure that prove to be more efficient than the "hard" infrastructure inherited from the (post-)colonial era.

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