2022
Cairn
Paul McLellan et al., « Le patient MICI au centre de la prise en charge : importance de la tolérance dans le choix des traitements », Hépato-Gastro & Oncologie Digestive, ID : 10670/1.hotrvx
Les immunosuppresseurs sont utilisés de plus en plus tôt, souvent et longtemps au cours des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). Les anti-TNF ont révolutionné la prise en charge thérapeutique, mais l’échec primaire et secondaire survenant chez un nombre significatif de patients a entraîné le développement de nouveaux traitements. Initialement ont été approuvés les anti-intégrines avec le védolizumab, puis les anti-interleukine 12-23 avec l’ustékinumab. Plus récemment, les inhibiteurs de Janus Kinase avec le tofacitinib et les modulateurs des récepteurs de la sphingosine-1-phosphate avec l’ozanimod sont disponibles. Les données d’efficacité face à face ne permettent pas de positionner ces traitements dans la séquence thérapeutique à l’heure actuelle, la tolérance a donc un impact majeur dans le choix du traitement. Les anti-TNF sont associés à un faible surrisque de mélanome. Un surrisque de lymphomes dont l’incidence est faible a été identifié pour lequel des études complémentaires sont attendues. Les risques de cancer, d’infections sévères et d’évènements thromboemboliques veineux décrits avec le tofacitinib comparé aux anti-TNF dans une population sélectionnée de patients avec polyarthrite rhumatoïde nécessitent une restriction d’utilisation chez les patients les plus à risque avant d’avoir des données complémentaires dans les MICI. Le védolizumab diminue le risque d’infections sévères comparé aux anti-TNF dans la rectocolite hémorragique et son profil de sécurité est rassurant mais doit encore être évalué à long terme. Les données sur l’ustékinumab dans le psoriasis sont très rassurantes et doivent être répliquées dans les MICI où la posologie est plus élevée. Certaines situations peuvent justifier une utilisation prioritaire du védolizumab ou de l’ustékinumab en raison de leur bon profil de tolérance. L’ozanimod est associé à des complications potentielles spécifiques, notamment la leucoencéphalopathie progressive multifocale et des bradyarythmies nécessitant une surveillance adaptée.