2019
Cairn
Eve Lamendour, « Interdit de rêver ou l’impossible utopie », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.hpn5zq
À l’horizon de la culture populaire, l’expression « utopie managériale » fait figure d’oxymore. Si les images et récits d’utopie abondent dans le cinéma, média de la culture de masse dès son invention en 1895, ils portent sur les modes du vivre ensemble dans la cité, sur la famille, sur les rapports amoureux et la sexualité. À l’écran prédominent les utopies politiques et/ou sexuelles. Ce qui semble relever d’un impensable est l’utopie d’une vie au travail et de rapports hiérarchiques dans l’entreprise ré-imaginés. Pour comprendre cette réticence de la fiction cinématographique à investir le champ managérial d’un projet apte à « déranger le présent, arranger l’avenir », nous proposons de recenser les rares fictions produites dans des pays ayant généré des utopies managériales largement documentées (Allemagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Suède, Tchécoslovaquie, URSS), puis de dresser une cartographie des dystopies que la fiction française a produites.